Miamara-les Grandes Salines

Enfin une dure journée. Épuisé, après 100 kms et pas des moindres, je décide de bivouaquer derrière un restau à moitié abandonné. Repas lyophilisé bien mérité. Après plus de 40 kms de montée sans interruption, passer de 2500 mètres d'altitude à 4170 m, j'étais bien content de trouver cette longue descente me menant tout droit sur ce haut plateau argentin où un immense espace blanc m'attend, par au moins 35 degrés. Légère brise favorable à noter, et au sommet Pierre et Hélène pour discuter et faire des photos. J'ai pris plaisir à reparler français, on s'est recroisés plus bas pour photographier les lamas.
Ici je campe en solitaire à environ 3400 mètres. Pour l'instant je n'ai pas froid, mais il est vrai que ma tête et mes mains ont souffert du soleil, l'avantage c'est que ça réchauffe.
Il est 19h30, les sommets alentours prennent une jolie couleur pourpre. J'espère que cette nuit le ciel sera dégagé, j'aimerais bien regarder les étoiles avant le désert d'Atacama. Demain, une cinquantaine de kms au programme pour rejoindre la ville de Susques, petite journée bien méritée avant de repartir pour 120 km et 4400 mètres de hauteur, mais comme je pars de plus haut ça devrait aller.
À oui quand même, ça tape dur dans la tête et les poumons quand on tracte une lourde charge dans la montagne. Gérer sa respiration, sa fréquence de pédalage, savoir aussi s'arrêter prendre des photos et surtout reprendre son souffle. Après demain, avant la frontière chilienne, je finis mes feuilles de coca, pour le fun...
Voilà une troisième semaine de vacances qui se termine, le vent souffle, ça fait dormir les p'tits cochons...