Susques-Paso de jama

Un constat, je rame plus que je ne pédale. Ici, le vent, quand tu l'as de face, tu te demandes un peu ce que tu fais sur un vélo. Le paysage est désertique, des lignes droites infinies. Heureusement, mon compteur me confirme bien que j'avance, certes, lentement, mais quand même.
Des lamas posent pour la photo, des vigognes aussi, deux vautours planent au dessus de ma tête (j'aime pas trop ).

 

 

 

 

 

 

 Une grosse chouette au bord de la route semble attendre la mort. Photos bien sur, et je la déplace de quelque mètres dans la pampa espérant qu'elle se refasse une santé. Ça pèse rien, le rapport poids volume est surprenant.

 

 

Après, la route remonte. Ce n'est pas que la pente soit très dure mais je n'ai plus d'énergie. Je m'arrête, je me sens bien, je repars et je suis naze, l'altitude sans doute.
Petite anecdote, j'ai croisé trois fois la ligne du Tropic du Capricorne.
Laborieusement, j'arrive au petit village de Susques.

 Jolie église avec peintures sur les murs et, au plafond, des planches en bois de cactus, plein de trous, comme des moucharabiehs.

 

 

 

 

 

 Unique ressource, une mine de lithium, chère à nos piles, quelques 70 kms plus bas. Et certainement le gaz aussi. Quelques Indiens vendent des produits fait-main. Un resto-cantine ,miam.

 Deux cinglés du vélo, aussi chargés que moi, un américain et un hollandais, reviennent de Paso de jama. Ils me disent que le vent va dans tous les sens en rafales. Ce que je comptais faire en une grosse journée fleuve, ils ont mis quatre jours. Ça fait réfléchir....et eux, en descente..

Un km plus loin enfin un hôtel.
Pour demain, je décide de prendre le bus pour m'éviter 120 kms de galère. Paso de  Jama est à 4400 m d'altitude, c'est le poste frontière de l'Argentine, passage obligatoire avant de trouver 145 kms plus loin le poste frontière du Chili. Entre les deux no man's land. San Pedro de Atacama avec deux passages au dessus de 4800 mètres. J'avoue que là....je reste perplexe.