mercredi 6 novembre 2013

Taltal- pan de Azucar

Dans les Commandements, on devrait ajouter: "au lendemain de tourista, de vélo tu ne feras."
Six heures et demie, le jour se lève. À la demande d'un anonyme, je photographie la Capitainerie de Taltal.







 



Au début, c'est le bord de mer, quelques côtes pour mettre en jambes. Ensuite, ça se corse un peu , place aux montagnes russes. Tu passes de zéro à 400 mètres, mais tu vois toujours l'océan de temps en temps . Trente km plus loin, le bitume s'arrête, une piste large le remplace. Trois routes possibles avec des villages dont aucun ne figure sur ma carte. Je prends celui qui me paraît le plus logique et au bout d'une quinzaine de km,un panneau interdit d'aller plus loin, cause zone d'entraînement militaires chiliens. Ils auraient pu le mettre à l'entrée celui-là.
Le vent est favorable, à peu prêt 120 km pour rejoindre Chañaral, c'est jouable.
Ensuite, c'est la montagne, aucune certitude d'être dans la bonne direction. Je m'éloigne de l'océan et grimpe jusqu'à plus de 900 mètres. Pour une étape qui devait être plate... déjà 90 km au compteur, pas un arbre, j'ai soif, il fait horriblement chaud, 7 litres d'eau au départ, il ne m'en reste plus que trois.
Après cela, j'enchaîne vent de face et piste de sable de plus de 10 km. Mes cuisses sont mises à l'épreuve.
























Enfin la grand route, la 5. Non seulement remontée en altitude mais vent de face. Les camions me frôlent, pourtant je suis sur la bande d'arrêt d'urgence.


 
 
 
 

 
 
 



 J'oubliais, pendant les 90 km précédent, je n'ai vu que deux voitures, on se sent un peu seul au monde. Pas un arbre, pas de village non plus, et quand je me suis arrêté pour manger, un vautour me surplombait.... au moins je n'étais pas vraiment seul...





Une certitude, je ne serai pas à Chañaral ce soir. À ce moment la, j'ignorais encore que l'eau me manquerait, que la descente vers Pan de Azucar se ferait avec beaucoup de difficultés.
Avant de partir, j'avais consulté la météo des vents, il était annoncé "vent de 13 km/h", j'y ajouterais bien cinquante de plus...
Au bout de 150 km, mes jambes n'en peuvent plus, presque 12 heures de sollicitation avec le mal au ventre de la tourista d'hier, il est grand temps d'arriver à Pan de Azucar. La mer, enfin. Et ces banderoles Coca Cola qui frottent bien haut...je salive sans salive, n'ayant plus d'eau depuis une heure,en vain, tout est fermé. La perspective de sucer le jus des cactus protégés me vient à l'esprit, cactus dont je ne vois pas l'ombre d'un d'ailleurs.

















Deux familles vivent là toute l'année. Comprenant ma détresse, ils me donnent de l'eau et deux crêpes. Sans eux, j'étais obligé de parcourir encore 30 km pour rejoindre Chañaral. Je monte la toile sous un abri de camping et là, emmitouflé dans le duvet je pense sérieusement à me séparer du vélo pour finir en bus.







3 commentaires:

  1. merci pour la photo de l'anonyme ... les travaux même côté pacifique n'avance pas !!!! les vents sans doute
    bon je vois que tu as le moral dans les chaussinettes !!! si tu voeux je t'annonce le relief par street wiew pour la suite et les hotels également,
    que représente la tour eiffel en bois à côté de la capitainerie ?

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  2. encore de très beaux paysages sauvages et arides des lignes droites à l'infini ....je comprends ton envie de lâcher ta petite reine jaune comme toi .... avec la tourista !!!! faut se calmer un peu et attendre que ça passe afin de reprendre des forces pour terminer le périple !

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  3. Allez Pascal toi qui a un moral d'acier!!! C est déjà bien ce que tu as fait on est fière de toi . Je t envois un peu beaucoup de mental et des forces!! Prends un peu de repos et après tu vois......... Je penseque s est assez dure mais si tu aarrête je sais que plus tard tu vas te le reprocher mis t inquiète on comprendras c est déjà super ce que tu a fais
    Il faudrait que tu m explique comme même comment tu fait pour pas parler ou alors tu te parles a toi même ! Lol moi j y arrive pas!,
    On te fais de gros bisous et on pense très fort a toi
    Mon petit pascal ou
    Marion et jorge

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