jeudi 17 octobre 2013

Pas encore en tôle....


Déjà, quand les policiers m'ont demandé de mettre mon vélo à l'arrière de leur véhicule, j'ai esquissé un petit sourire intérieur.. vu le poids de la bête, je demande au plus petit de me donner un coup de mains. Bien sur je saisis l'avant et lui laisse la partie la plus facile à saisir mais pas la plus légère. Une surprise pour lui, il a du mal à soulever sa part. Il cause à son pote en guarani et je crois comprendre qu'il lui demande de descendre pour venir nous aider, et, incrédule, à du mal à comprendre comment j'ai fait pour arriver jusqu'ici avec ma charge. Même moi je ne le sais pas. Et il me revient à l'esprit cette petite dame rencontrée la veille en traversant un village loin de tout me donnant un cours de géographie économique qui m'a laissé pantois. Et qui, droit dans les yeux, m'a demandé si mon périple était pour me rendre à Asuncion afin de voir la "Virgine" ( la vierge) comme le chemin de compostelle ou pour m'infliger une punition....
Ça y est , le vélo est chargé à l'arrière et j'ai perçu comme une forme de compassion. On monte, et là, vue la piste qui suis, je ressens une certaine joie d'aller en prison, car c'est bien de ça dont ils me causent.
Je prend tout ça avec le sourire. Déconcertant, plus ils me menacent, plus je leur dis que ce sera bien pour mon blog, que certains attendent des sensations fortes, ils seront satisfaits. Il n'était écrit nulle part que mon voyage serait un long fleuve tranquille...
Au bout de dix kilomètres, ils me déposent. Je crois qu'ils pensent que je n'ai pas toute ma tête, et puis j'ai dû les saouler pendant le voyage, sans parler de ma transpiration. Et, sale comme j'étais, je leur ai pourri leur 4x4. Ils acceptent, enfin le petit, une photo et même m'en prend une...Roméro qu'il se nomme, même son téléphone, j'ai.
Encore un peu plus de cinquante de kms à parcourir.
Paso Yovai, j'hésite à prendre un bus. Un terminal en visuel, de quoi manger, une glace pour se récompenser, une machine à sous, je gagne 20000 guaranis.







Bien remis de mes émotions, je reprends la route allègrement, l'asphalte me redonne des ailes.






Tiens! un lapin crétin.........


À dix kms de Villarica, je frôle l'accident. Sans rétroviseur, rouler à vélo là bas, c'est de l'inconscience. Déjà que rouler là-bas...Les camions ne dévient pas leur trajectoire ni ne freinent. Par contre leur klaxon long c'est pas pour encourager, là, c'est le court. Tu te jettes sur le bas côté, sinon tu rejoins la longue liste des amputés que j'ai pu croiser depuis plus d'une semaine.
Villarica, enfin. Fatigué, l'hôtel Guaria accepte ma bicyclette dans la chambre. Une douche et une grosse sieste m'attendent. Peut être ce soir je sortirais prendre la température de la ville.












Cathédrale de Villarrica

1 commentaire:

  1. enfin de l'action ! pourrai-je savoir pourquoi les pollos t'on embarqué vraiment, tu faisais du stop et ils ont fait un bout de chemin avec toi? c'est sympa !!! ont-ils demandés de l'argent en essayant de te faire peur d'un séjour en prison ? ou avaient-ils du temps à tuer et tailler la bavette en bullant à un carrefour ... enfin de l'action et des filles digne d'un 007 !
    et merci pour l'architecture ! essai de faire des photos d'habitats locaux où habitent les vrais gens merci le Rascal !!!
    on te trouve un tantinet fatigué sur le pikup ...repose toi bien . Nous attendons avec une impatience non dissimulée la suite des aventures de 007 et de son vélo jaune ... ctaprem les coursiers du gond ont fêtés ta libération avec un petit 30 de moyenne ..
    à pluche

    le vingt coeurs de taizé ....

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